Membre de Martelange (acronyme: MTL)
Membre de Martelange (acronyme: MTL)
Membre inférieur de la Formation de La Roche
Extrait de la notice explicative de la carte géologique Fauvillers-Romeldange 65/7-8. Carte géologique de Belgique à l’échelle 1/25000 (non encore imprimée). Carte et notice réalisées par Isabelle BELANGER:
D’abord reconnue par DEWALQUE en 1874 comme les Schistes noirs de l’Etage Hundsrückien, la Formation de La Roche a été identifiée par plusieurs auteurs (STAINIER, 1896 ; ASSELBERGHS, 1946 a et b et GODEFROID et STAINIER, 1982). La Formation de La Roche, définie par GODEFROID et al. (1994) et reprise par BULTYNCK et DEJONGHE (2001), est illustrée par une coupe type dans la région de La Roche pour sa partie inférieure et dans la région de Jupille pour sa partie supérieure (DEJONGHE et al., 2008). Reconnue dans ces régions comme un ensemble phylladeux avec des petits bancs de grès et des niveaux plus silteux, la Formation de La Roche s’en différencie dans le sud de l’Ardenne par une base pélitique homogène ayant donné des ardoises exploitables. Pour cette raison, ce niveau plus fin homogène a été cartographié à part entière comme le Membre de Martelange (MTL). Celui-ci a déjà été reconnu par BRICHANT (1927) comme l’Assise de Martelange ; par ASSELBERGHS (1946 b) comme le faciès de Neufchâteau et décrit par LUCIUS (1950 a et b) comme faciès local de la base du Siegenien 3. Sur la Carte géologique du Luxembourg, ce faciès est représenté par la Formation de Martelange qui se différencie de la Formation de Grumelange, équivalente, elle, à la Formation de La Roche (COLBACH, 2003).
Le passage de la Formation de Villé au Membre de Martelange (Formation de La Roche) qui est continu sur cette carte se fait progressivement depuis un ensemble gréseux vers un ensemble pélitique. La région de Martelange expose bien la transition entre les deux formations.
Le Membre de Martelange renferme des pélites gris foncé homogènes bien schistosées (schistosité ardoisière) ou phyllades. La stratification y est exceptionnellement visible par des lentilles centimétriques de pélites non schistosées (nodules) allongées selon la schistosité et qui peuvent s’aligner parallèlement à la stratification (fig. 7). L’absence de schistosité dans les nodules peut être due à une transformation chimique de certains minéraux présents (pyrite) lors de la diagenèse. Quelques Des orthocères sont localement fréquemment présents ainsi que des phyllades calcareux. Le sommet du membre voit l’apparition de pélites laminaires. Les lamines sont d’abord très fines, blanchâtres et peu visibles. Elles sont ensuite plus marquées et nombreuses, ce qui termine le Membre de Martelange.
Epaisseur : continu à l’échelle de la carte, le Membre de Martelange peut être variable régionalement jusqu’à disparaître (région de Juseret) dessinant ainsi des corps lenticulaires kilométriques. Son épaisseur est estimée à environ 150 mètres dans la région de Martelange et descend à une centaine de mètres vers Nobressart.
Age : Praguien. Anciennement, Siegenien supérieur (ASSELBERGHS, 1946b ; LUCIUS, 1950 a et b). Il n’est pas exclu que la formation atteigne l’Emsien. Les formations luxembourgeoises de Stolzembourg et de Schuttbourg sont datées de l’Emsien inférieur (KRAÜSEL et WEYLAND, 1930).
Utilisation : anciennement exploité pour l’ardoise.
Affleurements représentatifs :
- Le long de la N4 à la sortie S de Martelange, route d’Arlon à la hauteur du virage, le passage de la Formation de Villé au Membre de Martelange peut être observé. La même coupe est visible du côté Luxembourgeois, le long de la route menant aux ardoisières de Haut-Martelange.
ASSELBERGHS, E., 1946a. La Belgique aux temps éodévoniens. Bulletin de la Classe des Sciences, Académie Royale de Belgique, 5è série, 31, 711-720.
ASSELBERGHS, E., 1946b. L’Eodévonien de l’Ardenne et des régions voisines. Mém. Inst. géol. Univ. Louvain, XIV, 598 p.
BRICHANT, A., 1927. Contribution à l’étude du Dévonien inférieur de l’Anticlinal de Givonne et du flanc méridional du synclinal de l’Eifel au sud de la vallée de la Sûre. Annales de la Société géologique de Belgique, 51, M3-M36.
COLBACH, R., 2003. Carte géologique du Luxembourg. Feuille n°7, Redange, 1 : 25000, Ministère des travaux publics, Service Géologique.
DEWALQUE, G., 1874. Compte-rendu de la réunion extraordinaire de 1874 tenue à Marche du 4 au 6 octobre. Annales de la Société géologique de Belgique, 2, LXXVIII-XCV.
GODEFROID, J., BLIECK, A., BULTYNCK, P., DEJONGHE, L., GERRIENNE, P., HANSE, L., MEILLIEZ, F., STAINIER, P. ET STEEMANS, P., 1994. Les formations du Dévonien inférieur du Massif de la Vesdre, de la Fenêtre de Theux et du Synclinorium de Dinant (Belgique, France). Mémoires pour servir à l'Explication des cartes Géologiques et Minières de la Belgique, 38, 144 p.
GODEFROID, J., et STAINIER, P., 1982. Lithostratigraphy and biostratigraphy of the Belgian Siegenian on the south and south-east borders of the Dinant Synclinorium. Cour. Forsch.-Inst. Senckenberg, 55, 139-164.
KRAÜSEL, R. et WEYLAND, H., 1930. Die Flora des deutschen Unterdevons. Abhandlungen Preussisches geologisches Landesamt, 131, 1-92.
LUCIUS, M., 1950a. Erläuterungen zu der geologischen spezialkarte Luxemburgs. Geologie Luxemburgs. Das Oesling. Ministère des travaux publics, Service géologique de Luxembourg, 6, 174 pp.
LUCIUS, M., 1950b. Vue d’ensemble sur l’aire de sédimentation luxembourgeoise. Institut grand-ducal de Luxembourg, section des sciences naturelles, physiques et mathématiques, Archives, 19, 281-341.
STAINIER, M. X., 1896. Carte géologique de la Belgique. Champlon – Laroche. N° 187 (planchette 1-2 de la feuille LX de la carte topographique).